Anni et Josef Albers, artistes visionnaires

L’exposition inspirante  « L’art et la Vie » retrace la vie artistique d’Anni (1899- 1994) et Josef Albers (1888-1976) au musée d’Art moderne de Paris. Couple visionnaire du XXe siècle s’il en est un, Anni et Josef se sont rencontrés en 1922 à Weimar au Bauhaus, l’école qui prônait la démocratie de l’art, la valorisation de l’artisanat et la création, utilisant des matériaux à portée de main. Bien que chacun ait développé une oeuvre indépendante, chacun de son côté, exploré l’abstraction. Tous deux partagent la conviction que l’art doit être au coeur de l’existence humaine.

Josef Albers Central Warm Colors Surrounded by 2 Blues, Huile sur Masonite 1948
Anni Albers Interscting, coton et rayonne ,1962

Josef maîtrise de multiples disciplines artistiques, l’utilisation de matériaux divers tels le verre, le métal, le bois, la fabrication de meubles, la photographie et bien sûr la peinture . « L’hommage au Carré », mondialement connu, qu’il entreprend de 1950 jusqu’à sa mort en 1976, est une série de deux milles tableaux de carrés emboîtés qui explorent l’interaction des couleurs.

Josef Albers-Homage to the Square Guarded, Huile sur masonite 1952

Annelise, surnommée Anni par son époux, avait déjà une vision écologique. Vers 1940, elle explore un nouveau terrain et détourne des objets de vie pour créer des bijoux, colliers ornés d’épingles à cheveux ou encore, fixé à une chaîne d’aluminium, pendentif fait d’une bonde d’évier et de trombones… Un voyage au Mexique l’amènera à découvrir les parures des civilisations précolombiennes, impressionnée par les associations de matériaux, comme celles de l’or et de l’argent avec le cristal de roche, les perles ou les coquillages… Elle s’en inspirera pour façonner des colliers à base de gros grain.

Anni Albers et Alexander Reed collier Necklace bonde d’évier, trombones, chaine vers 1940

Une autre facette de sa brillante carrière s’exprime à travers le textile. La jeune femme se mettra au métier à tisser pour expérimenter diverses techniques et matières qu’elle destinera à la décoration et à l’industrie. Toujours à l’affût d’éléments novateurs, le métal, le crin de cheval, le lurex, le papier, le jute ou le plastique… Elle les incrustera dans des tissus aux motifs géométriques de lignes verticales et horizontales et de nombreuses expositions internationales viendront plébisciter son art et marquer la reconnaissance de son travail d’artiste.

Anni Albers From the East, coton, plastique, 1963
Anni Albers-Two, lin, coton, rayonne 1952
Anni Albers Color Study Gouache sur papier diazotype, 1970

Quel privilège pour les étudiants du Black Mountain College (USA) et du Bauhaus d’avoir eu le couple Albers comme enseignants ! Il leur a insufflé les mêmes théories et leur vision de l’art « To open eyes ».

Josef et Anni Albers dans le jardin de la maison de maîtres du Bauhaus, vers 1925 Dessau Meisterhauser

Anni et Josef Albers, L’Art et la vie, du 10 septembre au 9 janvier 2022, musée d’Art moderne de Paris. man-paris.fr

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