En ce XXIe siècle, la Casa Malaparte, posée sur l’île de Capri, fait toujours rêver ; le mythe opère encore. Qui ne s’imagine vivre quelques jours dans ce cadre hors norme, dont « Le Mépris », le film de Jean-Luc Godard sorti en 1963, prolonge le fantasme ?
Perchée sur son rocher, ancrée comme un paquebot rouge de 54 mètres de long et 10 mètres de large, la maison s’avance au-dessus de la mer Tyrrhénienne. Son architecture spectaculaire, symbole de la modernité, est dominée par un escalier monumental qui mène au toit terrasse, immortalisé par Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans ce même film. Curzio Malaparte (né Curt Erich Stukert en 1898), écrivain italien tumultueux et engagé, cinéaste, essayiste, polémiste, diplomate, acquiert le terrain en 1930. Il en confie le projet en 1937 à l’architecte Adalberto Libera. « Faites moi une villa qui me ressemble », tel était le souhait qu’il formulait, lui qui se définissait comme un aventurier, un errant. Aujourd’hui, l’un des jeunes descendants de Malaparte et actuel propriétaire de la villa, Tommaso Rositani Suckert, réédite trois des meubles emblématiques qui se trouvaient à l’origine dans le salon : un banc, une table et une console à découvrir à la Galerie Gagosian à Londres (jusqu’au 19 septembre). « J’ai eu la chance de vivre avec ce mobilier durant mon enfance et l’envie de le faire revivre m’est apparue comme une évidence » confie Tommaso. Chaque pièce a été fabriquée en Italie : une dalle en noyer massif et des colonnes sculptées en pin pour la table, des pieds en marbre de Carrare pour le banc, un piètement en tuf volcanique pour la console. Respectant l’essence et l’esprit de Malaparte.
Information : « Casa Malaparte Furniture » exposition jusqu’au 19 septembre. gagosian.com