Savourer la cuisine de Guy Martin dans son mythique restaurant du Grand Véfour à Paris c’est déjà voyager… Comme ce grand chef cuisinier a plus d’une corde à son arc, il nous emmène aujourd’hui dans les Pouilles, au sud de l’Italie, découvrir la ville de Nardò le temps d’un séjour raffiné et enchanteur.
Amoureux de cette région du Salento où il vient régulièrement en vacances avec son épouse Katherina Marx, il est tombé durant l’été 2015 sous le charme de deux palazzi à vendre à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Ils étaient en ruines mais ce n’était pas un obstacle, bien au contraire ; aimant les défis, Katherina et Guy se sont lancés dans l’aventure. En déambulant dans les ruelles de la ville, on découvre des merveilles : des églises et des palais à l’architecture baroque, un patrimoine, un art de vivre authentique… Le couple a souhaité les mettre en valeur et s’est entouré d’architectes des monuments historiques, ainsi que des meilleurs artisans aux savoir-faire spécifiques.
1- Le jardin intérieur et le bassin de nage du palazzo Muci
2-L’entrée du palazzo Maritati, au mur une oeuvre en papier sous plexiglas de Claudine Drai
Les bâtis remontent au VIIIe siècle et en majorité aux XVe et XVIIIe siècles. Il a fallu consolider les bases, refaire les murs et les toitures, entreprendre, pendant trois ans, des travaux titanesques qui ont, parfois, réservé de belles surprises. Une chapelle du XVIIe est apparue, comme par miracle, derrière un faux plafond, signe venu peut-être de l’au-delà ; de superbes décors et détails architecturaux ont revu le jour, au fur et à mesure de la rénovation, grâce à la main experte de l’homme. Tel ce spécialiste de la mosaïque qui refait les sols, quasiment tesselle par tesselle, ce peintre expert en décors anciens…
1-Un salon cosy une bibliothèque d’Ico Parisi chiné chez l’antiquaire Romain Paolo Sturni, Au mur céramiques années 50 de Guerrino Tramonti, canapé Caravane .
2- La cuisine dessinée par l’architecte d’intérieur, Jérôme Faillant-Dumas avec une table et chaises années 1950 de Paola Buffa, suspension 50 de l’architecte danois Bent Karlby.
Une fois la restauration achevée, entre en scène la décoration des lieux qui inscrit dans l’espace une modernité et un dépouillement bien maitrisés. L’architecte d’intérieur, Jérôme Faillant-Dumas, a choisi la gamme de faux blancs des murs et a dessiné une ravissante cuisine vert d’eau… Katherina, décoratrice elle-même, a meublé les palais d’un mobilier et d’objets vintage. Guy et Katherina, partageant la passion du design italien et de l’art contemporain, ont chiné au fil du temps de superbes pièces des maîtres italiens tels que Gio Ponti, Ico Parisi, Ettore Sottsass, Tobia Scarpa…. « La bibliothèque d’Ico Parisi, près de la cheminée, je l’ai cherchée longtemps avant de la trouver grâce à l’antiquaire romain Paola Sturni » raconte Katherina. Passant avec art d’un siècle à l’autre en toute cohérence, sélectionnant avec sûreté des œuvres contemporaines comme les tableaux de Toxic, l’une des figures américaines contemporaines du Street Art, une œuvre en papier de Claudine Drai ou encore un tirage de la photographe Joséphine Valle Franceschi… Magnifiant les volumes.
1- La salle de bain de la suite du palazzo Maritati avec un sol en mosaïque
2- La suite principale du palazzo Maritati avec une tête de lit dessinée par Jérôme Faillant Dumas.
Les palais ont retrouvé leur âme et leur splendeur d’antan ; on peut y séjourner dans l’une des huit chambres ou louer l’un d’eux en famille, entre amis ou en amoureux. Tout y invite à passer d’agréables moments et à vivre au rythme de la Dolce Vita, comme les maîtres de maison.
Photos : Michel Figuet
